Les MOTS du PLATEAU

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Cinéking

Un Cinéking...
n'est pas le roi des plateaux, c'est un projecteur léger des années 60, utilisant une ampoule de type PAR 64 500 W en 120 Volts sur transformateur "survolteur". C'était une méthode très efficace pour obtenir une puissance importante avec quelques petits projecteurs. Ce système répandu par la marque ColorTran permettait de "survolter" les ampoules progressivement en montant la tension (voltage) par paliers. Le rendement du projecteur était alors "poussé" au maximum vers 185 V, rendant le filament très fragile. On considérait ce CinéKing (500 W) comme l'équivalent d'un 5 KW !!! Avant de passer l'ampoule neuve à l'épreuve de ce survoltage, il fallait une chauffe d'environ 15 minutes avec la tension "normale" : 120 V, une courte chauffe suffisait pour les "survoltages" lors des utilisations suivantes. On disait qu'il fallait "faire cuire" les lampes.

Michel au Cinéking

Michel au Cinéking

Le transformateur le plus utilisé, appelé par les électros : un ColorTran, souvent peint en bleu, pesait environ 27 kg (35 x 26 x 24 cm). Son appellation complète était : Cinemaster Converter Mark II. Il comportait 6 lignes de 8 boutons poussoirs, correspondant à 6 doubles sorties. Il y avait donc 6 réglages indépendants. Sous tension de 220 V ce ColorTran pouvait alimenter 11 projecteurs de 500 W. En poussant la tension jusqu'à 160 V on obtenait une température de couleur de 3200 K (les ampoules qui étaient prévues pour 120 V, avaient une durée de vie de 2000 h, mais avec ce "traitement de choc" elles ne duraient plus qu'environ 40 h) ! Il fallait être très vigilant pour ne pas appuyer sur le sélecteur de tension (entrante) car par une faible poussée sur celui-ci, le transformateur passait dans la position 120 V tout en recevant toujours du 220 ! Toutes les ampoules en service risquaient alors d'être définitivement hors d'usage ! Lorsque l'on "soulageait" , tout l'éclairage, en fin de prise de vues, il était impératif de redescendre les poussoirs de chaque sortie au plus bas (en 120 V) pour éviter les mauvaises surprises à l'allumage suivant ! Un voltmètre étalonné aussi en Kelvin donnait une idée de la température de couleur atteinte, il fallait sélectionner une à une les sorties pour effectuer la lecture correspondante.

Plaque d'origine fixée au projecteur Cinéking

Plaque d'origine fixée au projecteur

Ce Cinéking, équipé d'un câble court, sans interrupteur, pesait environ 2,5 kg. Il était prévu pour des ampoules de 500 W, mais bien souvent ce sont des 1000 W qui étaient utilisées (6 sur un transfo). D'autres type de projecteurs furent proposés dans ce système ColorTran : le Superkicker 1000 W (à culot Goliath), le Super-80 avec des lampes de 1500 W et le Cinequeen 1000 W à la carrosserie plus petite. La marque américaine, ColorTran, proposait aussi d'autres projecteurs plus "classiques"... comme des mandarines.

Quelques exemples parlant :

- " Oublie pas de descendre en 110 le ColorTran quand on va soulager !" - "Le chef y déplace les Cinékings sans faire gaffe, les filaments y sont au bout du rouleau, ça fait 5 lampes qui pettent !" - "Fais cuire des mediums à l'avance, si jamais faut en changer, le metteur y va criser d'attendre pour la cuisson des ampoules !" - "Mets pas le stagiaire au Colortran, ça va être la cata !" - "C'est limite maxi pour le fond, j'arrive à 185 volts, si t'éternues à côté d'la lampe, elle crame !"

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