Les MOTS du PLATEAU

Un mama...
n'est pas un Italien transsexuel... mais un accessoire pour le travail de la lumière qui doit son nom à celui d'un chef opérateur : Scemama. A-t-il véritablement inventé cet accessoire ? Les anciens ne le disaient pas, mais ses demandes régulières d'utilisation et d'amélioration, de cet accessoire, ont fait de lui sa source historique (d'un point de vue vocabulaire, à coup sûr).

Le mama se présente comme un large U en métal, sorte de rectangle à qui il manque une longueur. Il est équipé d'un bras articulé ou muni d'une courte tige fixée sur une largeur. Sur ce cadre ouvert, est tendue une trame de tissu, plus ou moins dense, fixée sur trois côtés, qui va permettre d'atténuer en partie l'effet d'un projecteur en plaçant le côté ouvert dans le faisceau lui-même. Le tissu (libre ou maintenu par un très fin fils de fer) produit une ombre très discrète. Le mama est équipé de diverses matières : tulle blanc ou noir, soie blanche, tarlatane blanche ou noire, en une ou plusieurs épaisseurs (simple, double, triple). On parlera d'un mama-double-tulle-noir, ou d'un triple-tulle-blanc, d'un mama-tarlatane... Certains fabriquants ont fixé un code par le choix des couleurs du galon qui couvre les 3 côtés du mama. Exemples : vert ou blanc = simple ( - 1/2 diaphragme, 0,6 exactement), rouge = double ( - 1 diaph.), blanc ou jaune = triple ( - 1 diaph. 1/2). Un mama tulle blanc légèrement teinté de mauve, porte le nom de Lavender. Il y a aussi des mamas démontables, sur lesquels ont peut fixer la trame de son choix. Les mamas, comme les drapeaux, existent principalement dans les dimensions suivantes (en centimètres) : 30 x 45, 45 x 60, 60 x 75, 60 x 90, 60 x 120.

Le Vitrex qui remplaçait le vitrage des appentis et autres petits bâtiments aux ouvertures réduites, était un film plastique épais, translucide et armé d'un fin grillage. Cette matière rigide, vendue au mètre ou en rouleau, servait à équiper les mamas jusque dans les années 80. Sa résistance à la forte chaleur n'était pas bien grande, on le positionnait à distance du projecteur dont il diffusait le faisceau. Parfois le chef opérateur (comme Ghislain Cloquet), faisait brûler le centre de ce Vitrex pour obtenir une sorte de dégradé partant du centre, par lequel la lumière passait "normalement", jusqu'à la périphérie qui atténuait progressivement le faisceau. Sur cette zone centrale, il ne restait plus que le grillage, le plastique ayant complètement disparu sous la flamme. On parlait alors d'un mama-brûlé ou encore plus brièvement d'un "Brûlé". Ce Vitrex était très difficile à manipuler à mains nues, car des centaines de minces fils de fer dépassaient "agressivement" sur son pourtour dès qu'il avait été coupé pour l'ajuster au cadre ouvert du mama.

Les mamas sont extrêmement fragiles, leur fine trame très tendue est continuellement sujette aux accrocs et autres déchirures. Les chef électriciens en possèdent dans leur Bijoute, rares sont les loueurs de matériel qui en proposent dans leur catalogue. Ils sont rangés dans une caisse spéciale, rien ne doit venir s'appuyer dessus. Les plus anciens modèles avaient des montants plats sur lesquels étaient colées les trames, d'autres encore avaient comme largeurs 2 tiges très fines, sur un court ressort, sur lesquelles deux fourreaux cousus aux extrémités du tissu venaient se glisser. Avec ces mamas "vides" toutes les improvisations pouvaient exister, on y fixait à l'aide de pinces à linge, du spun, du calque ou tout autre diffusion.